Ten-Retni. C'est mon nom, enfin celui que certains crétins en robe et en capuche utilisent quand ils essayent de m'appeler réunis en cercle autour de leur modem. Précisons tout de suite que je suis le prince-démon de l'Internet, ou encore des nouvelles formes de communications numériques pour faire plus sérieux.
Oh, attention, je suis un démon tout ce qu'il y a de respectable, du style new-age. De toute façon, les démons, ce n'est plus ce que c'était, c'est ce que je dis tout le temps. Finis les concentrés de malfaisance, 100% méchanceté qui assouvissaient tous les vices de la création grâce à leur queue fourchue et leurs pieds de bouc.
Non, maintenant les démons sont de braves créatures rebellées contre un créateur un peu trop autoritaire pour ces temps de démocratie flamboyante et rampante parsemée d'athéisme bon ton; des sortes de super-adolescents attardés n'en finissant pas de traîner leur problème de relation avec le Père.
Mieux, dans la vague du satanisme nouvelle formule, ils sont devenus de saines incarnations d'un vigoureux paganisme renouant avec les bonnes valeurs viriles et vitales de la nature et de l'énergie créatrice (mâtinées de pas mal de sexe pour attirer les foules).
Loin de ces tapettes d'archanges asexués et dominés par un Dieu arbitraire et légèrement possessif, les démons deviennent les défenseurs de ces pauvres êtres humains, révoltés à la suite de Lucifer, comme s'ils étaient la première manifestation de cette bonne vieille querelle du libre-arbitre qui a fait du christianisme un si indémodable nid de discussion théologico-métaphysiques pour vieillards séniles. Des sortes de Prométhées mais en plus classes quoi, des forces primaires aussi aseptisées qu'un « Commandante » chanté par Marylin Manson sur MTV / T-shirt du Che / chanson des Stones repris à tue-tête par une bande de vieux fans hurlant leur rage et leur désespoir le week-end avant d'aller retrouver bobonne et remplir leur semaine de 40h sans indemnités pour KFC ou Microsoft/ candidat PS à l'élection présidentielle...
Bon, j'ouvre donc le blog que tu as devant toi, ami lecteur, mais pas pour te confier des états d'âmes d'un nombrilisme malsain, ni pour montrer des vidéos de mes trois chiens et deux poissons-rouges faites avec mon appareil portable et commentée dans un langage propre à terrasser un Académicien dans la force de l'âge (si je puis dire).
Non, au contraire, je m'efforcerai de lutter contre ces preuves flagrantes de la décadence morale de l'Occident contemporain en remplissant ce blog de quantité de remarques, sans lien particulier entre elles (d'où le nom de "miscellenea", version latine [ça fait plus sérieux] de son dérivé immédiat et francisé : miscellanées) , toutes plus intelligentes les unes que les autres afin de te remplir les mirettes, ami lecteur, de trésors de culture et d'humour dont j'ai le secret, en laissant parfois la place à d'éminents collaborateurs à la verve et à l'érudition presque aussi éblouissantes que les miennes.
